• Chapitre 03

       Un grand bruit de verre brisé se fit entendre suivit par le bruit final d'une chute dans l'herbe. Le corps qui reposait maintenant à terre rougissait l'herbe verdoyante tandis que les derniers spasmes de vie s'estompaient. Des cris graves continuèrent de déchirer le silence du manoir perdu en forêt, ainsi que des coups de feu tirés par plusieurs hommes en direction d'une seule et même cible. Les hautes fenêtres de la demeure laissaient entrevoir leur avancée hésitante face à une silhouette menue et immobile. Aucune balle ne semblait l'atteindre, s'écrasant plus en arrière sur une peinture imposante d'un homme puissant. Bientôt, le tableau se décrocha de son support, provoquant une légère secousse sur le parquet de bois. Le signal qu'avait choisi la jeune femme pour répliquer.

       À une vitesse insoupçonnée, elle se dirigea vers ses ennemis. Ces hommes employés par celui qui était le plus proche d'une figure paternelle. Ils n'avaient pas été engagés pour la protéger, mais pour la surveiller. Son amnésie n'avait été que temporaire. Tout lui revenait à présent : les cris, la colère, l'homme qui l'avait pris dans ses bras tandis qu'on abattait l'un des siens. Les expériences qu'elle avait subies, la douleur tant physique que psychologique qui l'habitait. Cette sensation d'injustice, cette envie de vengeance. Tout lui était revenu le matin même alors qu'un étrange correspondant lui avait fait parvenir une clé USB sobrement décorée d'un noir mât accompagné d'un mot sans signature :

       Souviens-toi.

      Elle avait visionné le contenu trois fois avant d'accepter les diverses images et vidéos que la clé contenait. Lorsqu'elle avait détaché son regard de l'écran de son ordinateur, tout lui semblait plus lucide. La lueur étrange de cette innocente peluche, la manière dont les fleurs, chaque jour avaient été déposées, ce fond factice dans un des tiroirs de sa commode, la gentillesse des employés de cette maison, mais aussi la manière qu'ils avaient de l'éviter, de ne jamais la regarder dans les yeux, comme avant, dans sa première demeure, bien sous terre.
    À nouveau, la colère la gagne, tandis que l'enregistrement vocal de son dernier échange avec Saibhir résonnait dans sa chambre.

    -Laisses-moi partir, disait-elle

    -Je ferais ce que tu voudras, ma fille. Mais avant, j'aimerais partager avec toi une dernière tasse de thé...



       Plus un bruit, puis son soupir tandis que son corps glissait de sa chaise, inanimé. Les dernières injonctions de Hector Saibhir puis plus rien. Il avait ordonné à ce qu'elle soit déposée dehors avant l'arrivée des autorités. Voilà pourquoi elle ne se souvenait de rien. Pour sa transformation physique, en revanche, elle n'avait eu aucun indice.

       Saibhir lui avait menti et avait gardé sous sa coupe son expérience de vingt-et-une années. Il se servait encore d'elle pour s'enrichir. Elle le savait, maintenant. Tournant, d'abord, en rond comme un lion en cage, elle avait fini par sortir de ses appartements, laissant la colère l'envahir. La servante qui croisa son chemin n'eut pas la chance de se défendre. C'était à peine si elle avait eu le temps de comprendre. Le premier corps sans vie s'écrasa sur le tapis rouge du manoir, imbibant les fibres du liquide vital, suivit de près par deux autres : un homme de la sécurité et celui qui prétendait être un majordome. L'alarme fut rapidement lancée tandis que la jeune femme arrachée et détruisait tout objet muni de micros ou de caméra. Les bris de porcelaine, les pétales de fleurs et les bois détruits baignèrent bientôt dans le sang des premières victimes. Et cela n'avait été que le début d'une longue bataille qui s'apprêtait à prendre fin tandis que Kukki se dirigeait vers les derniers hommes debout. Dans sa course, elle se promit de repartir racheter une demeure, loin de Saibhir. Quelque chose de plus simple, de moins grand, de plus discret. Quelque part en ville. À Tokyo, peut-être ?

      Le dernier ennemi vint s'écraser au sol, mélangeant avec les autres son sang dans l'immense flaque que ne pouvait plus absorber le tapis ou le bois. Seule la chambre de la jeune femme demeurait intacte. Elle en avait fait le choix délibéré. Pleine de sang, elle reprit ses affaires puis se dirigea vers la salle de bain afin de se débarrasser de la souillure qui couvrait sa peau. Quand elle en ressortit, il était difficile d'imaginer le carnage qui venait d'être accompli. Elle attrapa la lanière de son sac précieux où reposaient encore, ses faux papiers et les billets que lui avait glissé Hector. De l'argent sale, sans aucun doute, mais utile, malgré tout, pour commencer une nouvelle vie, loin de lui et de ses sbires. Avant de fermer définitivement la porte, elle posa un regard noir et effrayant en direction de la peluche qui reposait au milieu de son lit. Un message à l'attention de l'espion qui l'observait sûrement. Quelques minutes encore s'écoulèrent avant que le bruit lointain de la porte principale se fermant ne résonne jusqu'à la chambre.

      Quelques secondes encore à peine, un incendie se déclara dans la demeure. Il fut si gigantesque qu'il fallut, d'après les journalistes curieux venus rejoindre le lieu de la tragédie, toute une nuit pour le maîtriser entièrement. Des corps, il n'en restait rien. De la demeure, persistait encore quelques murs grisés de cendre. Où avait eu lieu de départ des flammes ? Qui habitaient ses murs ? Personne ne put le dire.

       Au loin, un badaud pas comme les autres avait rejoint la foule, spectateur. Un léger sourire étirait ses lèvres fines. Son plan avait fonctionné. Kukki et lui s'étaient débarrassés du joug de Saibhir, pour toujours. Il venait d'entamer la première étape de sa vengeance pour Kim et les autres. Lorsqu'il fut certains que rien ne pouvait inculper la jeune femme ou même, lui, Tae fit demi-tour et rejoignit une voiture berline aux vitres teintées dont le moteur était allumé. D'un pas léger, il prit place côté conducteur et se tourna vers la jeune femme assise devant lui, tenant fermement son sac.

    -Il n'y a plus rien à craindre, mademoiselle.

       Elle laissa échapper un soupir tandis que ses épaules s'allégeaient d'un fardeau bien trop pesant.

    -Où allons-nous, maintenant?, demanda-t-elle.

    -Je vous l'ai dit, non ? Je vous ai promis de vous amener jusqu'à Tokyo et de vous aider à construire une nouvelle vie, loin des frasques de monsieur Saibhir.

    -Pourquoi ? Pourquoi faites-vous cela pour moi, Tae ? Pourquoi m'avoir révélé cette partie de ma mémoire qui me manquait ? Que gagnez-vous dans cette histoire ?

       Un instant de silence s'installa entre les deux jeunes gens tandis que Tae, les yeux fixés dans les améthystes de Kukki cherchait à son tour la réponse à ces questions.

    -La vengeance et la justice. Vous et moi sommes victimes d'un homme ô combien trop puissant et dangereux pour ce monde en décrépitude.

       Ne trouvant rien à redire, Kukki hocha la tête d'approbation et laissa Tae conduire à travers la forêt, loin de cette demeure dans laquelle il l'avait lui-même accompagné quelques jours auparavant.

       Le signal avait été fort, à mesure que la journée avançait, puis il avait disparu, comme si rien ne s'était passé. Puis les sirènes des pompiers avaient retenti à travers toutes les rues de la ville, se rejoignant à un même point où, dorénavant, crépitait un feu léchant les murs d'une demeure somptueuse. En quelques heures, il n'en restait presque rien et aucune explication n'avait pu être formulée. Ce ne pouvait pas être une coïncidence. Le signal s'était apparenté à celui des aliens ennemis. L'un d'eux, avait-il subi un spasme de pyromanie ? Keiichiro n'en était pas certain, tandis que Ryô continuait son laïus d'inquiétude, allant et venant d'un bout à l'autre de la pièce éclairée par l'écran puissant de l'ordinateur.

    -Nous devons trouver, à tout prix, ce qui a causé cet incendie. C'était peut-être un test de la part de l'ennemi. Ils mijotent peut-être quelque chose de plus grand. Les filles doivent se préparer à combattre les éléments, elles doivent s'entraîner. Nous devrions peut-être...

    -Ryô, coupa l'ainé des deux hommes en attrapant le poignet du cadet, je doute qu'il s'agisse d'un acte de nos ennemis.

    -Mais tu as vu comme moi le signal qui a été émis.

    -Il était différent des autres.

      Le blond se détacha de la poigne de Keiichiro, émettant un grognement agacé. Il avait raison, bien sûr. Mais son esprit refusait d'accepter de n'avoir aucune autre explication que la simple idée d'un acte ennemi. Pai, Kisshu et Tart n'avaient jamais commis d'acte de ce type. Ce n'était clairement pas leur manière d'agir. Mais peut-être que lui et Keiichiro s'étaient trompés, après tout. Peut-être, qu'en plus de vouloir polluer plus encore la planète Terre afin d'exterminé l'humanité qui y vit, ils avaient décidé de mettre le monde à feu et à sang.

       Non, c'était idiot de penser ça. Il fallait se rendre à l'évidence : le signal qui avait été émis sur leur radar était, encore à ce jour, inconnu. Plus encore, il avait disparu quelques minutes seulement après avoir commencé à émettre. Ce n'était peut-être rien. Une simple défaillance.
    Les épaules de Ryô s'affaissèrent à mesure qu'il se raisonnait. Son rythme cardiaque s'apaisa. Il finit par se rasseoir sur son siège, au côté de son ainé. Keiichiro continuait à regarder fixement l'endroit précédemment illuminé. Lui aussi ne comprenait pas, mais ce n'était clairement pas devant un écran qu'ils trouveraient une réponse à cette énigme.

    -Dois-je envoyer les filles ? , demanda le plus jeune.

    -J'ai peur que nous leur fassions perdre du temps inutilement, répondit l'ainé sans détacher son regard de l'écran.

    -Elles peuvent simplement inspecter, voir si leur sixième sens réagit à un danger ou à quelque chose qui pourrait justifier ce signal.

      L'homme aux cheveux châtains soupira, fermant ses yeux, tandis qu'il penchait sa tête en arrière. Ils n'avaient pas vraiment le choix. Ils ne pouvaient pas se permettre de simplement ignorer ce qui venait d'arriver. Les enjeux étaient trop grands pour laisser passer la moindre anomalie.

    -Je vais préparer quelques gâteaux pour leurs retours, dans ce cas, conclut Keiichiro en se levant de sa chaise.

       Ryô le regarda passer la porte de la pièce pour remonter à la lumière du café de couverture qu'ils avaient ouvert. L'aîné avait pris cette fâcheuse habitude de cuisiner des mets délicieusement sucrés pour leurs guerrières en guise de récompenses pour leur travail acharné. Une habitude qui risquerait de devenir mauvaise, à force. Mais le blond décida de ne pas en parler pour le moment et se détourna de la porte fermée pour contacter ses mew-mew.

     

     

       Pai resta encore un instant devant l'écran de son radar sur lequel était affiché une vue détaillée de la ville de Tokyo. Bientôt, espérait-il, lui et ses frères pourraient se focaliser sur la ville, sur l'Eurasie et enfin, la planète toute entière. Mais pour l'heure, il devait encore soumettre la capitale japonaise et se débarrasser de la menace ennemie. Cependant, ce n'était pas les mew-mew qui le tracassait, ni l'espoir d'une réussite à venir. Un point rouge s'était dessiné quelques minutes sur l'écran bleuté alors qu'il s'apprêtait à partir se reposer. Kisshu et Tart n'avaient rien pu voir : ils étaient déjà partis dans les bras de Morphée. Mais lui, avait été témoin de ce phénomène et une interrogation persistait. Qu'est-ce que son radar avait pu détecter ? Il était resté quelques instants sans rien faire, espérant qu'à nouveau, le point rouge réapparaisse. Puis, lorsqu'il comprit qu'il ne reviendrait pas, il décida de focaliser le radar sur son lieu d'apparition : des arbres denses au milieu desquels se dessinait une trouée calcinée et encore fumante. Des humains se regroupant derrière un bandeau rouge et blanc tandis que d'autres en uniforme lançait des gerbes d'eau en grande quantité sur quelques langues enflammées. Pourquoi son radar avait-il réagi à un incendie ? Ses frères et lui en avaient déjà provoqué ici et là, de manière éparse avant de préféré une attaque plus mesurée et de plus grande amplitude. Jamais l'écran-radar n'avait réagi de la sorte. Il se passait quelque chose. Mais était-il prudent d'y aller sans prévenir Kisshu et Tart ? Ils étaient une équipe, après tout et l'aîné avait toujours désapprouvé la mauvaise manie de son cadet à agir seul. Comme une réponse à lui-même, il s'étira et bailla de fatigue. Le matin se levait sur Tokyo. Il fallait qu'il dorme, au moins un peu.

       Il s'apprêtait à se résoudre à cette idée quand, finalement, alors qu'il commençait enfin à se mouvoir, il lui prit l'envie de prendre l'air. La curiosité était trop grande. Il n'en aurait pas pour longtemps. Sans plus attendre, il se téléporta, laissant la pièce déserte et silencieuse.

       Il réapparut quelques instants plus tard aux abords de la clairière calcinée. Les humains se dispersaient, le lieu était presque désert. D'un pas prudent, il s'engagea derrière un mur encore chaud des flammes qui l'avait envahi et s'agenouilla pour analyser l'herbe humide et grisée. Il ignorait ce qu'il cherchait : un peu de tout. Une présence ennemie, la présence d'un mew-aqua, quelque chose qui pourrait l'intéresser. Mais son instinct affûté ne trouva rien. Alors il se déplaça ailleurs, un peu plus au milieu des décombres, tandis qu'un camion rouge démarrait et que les derniers curieux disparaissaient sur le chemin forestier. Il ne restait vraiment plus rien du bâtiment qui s'érigeait en ce lieu. Du bout des doigts, il continua à caresser l'herbe puis le reste de vieux plancher et enfin, les murs mouillés. Il n'y avait rien, il ne ressentait rien. Jusqu'à ce que ses doigts passent dans le creux de deux pierres. Une sensation étrange et étonnante. Ses yeux se fermèrent tandis que de violentes images lui venaient à l'esprit. Il entendit des cris, ressentit de la colère, du désespoir et de la rage tandis qu'une main inconnue saisissait avec force le cou d'un humain.

       La vision cessa aussitôt, mais les sensations qu'avait ressenties Pai persistaient. Qu'est-ce qui avait bien pu lui provoquer ça. Il repassa encore ses doigts entre les pierres, à la recherche d'un objet quelconque – bleu de préférence – mais il ne vit rien d'autre que le gris du minéral taillé et envahit de cendre mouillée.

       Ses yeux commencèrent à piquer, ses paupières à s'alourdir. Il était temps qu'il rentre. Il reviendrait plus tard en compagnie de ses frères. Mais alors qu'il s'apprêtait à partir, il entendit des voix lointaines qu'il ne connaissait que trop bien. Ses ennemies s'étaient également rendues sur ce lieu. Il cru, alors, qu'il y avait bel et bien quelque chose et son sens du devoir lui dictait de le trouver avant les mew-mew.

    -Qu'est-ce que tu fais ici ?, demanda l'une d'elle en le menaçant de son arme en forme de cœur.

       Ichigo Momomiya, féline en tenue rose et chef du groupe ennemi était entourée de ses acolytes, elles aussi en positions offensives. Pai ne répondit pas tout de suite en analysa la situation, prenant en compte son état de fatigue et celui bien trop flagrant de ses ennemies. Chacune d'entre elles affichait une mine gonflée d'un sommeil coupé. La benjamine ne se gênait même pas pour bâiller et se frotter les yeux devant lui.

       Imbéciles

       Si un combat devait avoir lieu, il aurait sans doute toutes ses chances. Il n'était pas à sa première nuit blanche. Le sommeil profond était un fait rare chez Pai. La faute à son instinct de survie aiguisé dans le monde hostile où son peuple vivait. L'adrénaline l'aidant, il sentit tout son corps retrouver ses capacités. Malgré tout, les hostilités n'avaient pas commencé et avant de se battre, l'aîné des aliens trouva plus sage de discuter.

    -Je suis venu voir quelque chose, répondit-il d'un air détaché.

    -C'est vous, n'est-ce pas ?, continua féline rose. C'est vous qui avez provoqué tout ça ?! Qu'est-ce que vous manigancez ?

    -Je ne vois pas de quoi tu parles, répliqua encore l'alien de sa voix neutre.

    -Est-ce vous qui avez provoqué cet incendie ?, intervint Zakuro Fujirawa, l'ainée du groupe.

       Elle s'était avancé au-devant d'Ichigo, son fouet sorti et menaçant, prêt à attaquer si Pai montrait quelques signes d'hostilités. L'alien la regarda droit ses yeux améthyste. Il les trouvait agréables à regarder et le caractère froid, mais explosif de la mew-mew lui plaisait plutôt assez. Sans parler de sentiment amoureux – prohibé en ce temps de conflit – Pai portait un grand respect à l'égard de la jeune femme aux oreilles de louves dont elle portait l'ADN. Il comprenait tout à fait la volonté qu'avait eue Kisshu à l'amener au sein de leur groupe. Elle aurait fait une alliée de poids. Cependant, elle restait une humaine et donc, de ce fait, une ennemie à éliminer.

    -Non, nous n'y sommes pour rien, répondit-il après quelques secondes de silence. Mais il semblerait que quelque chose ait été signalé ici.

       Donner une information pour en obtenir une autre. C'était un stratagème assez risquer mais efficace.

    -Visiblement, répliqua Zakuro d'une voix lente et méfiante.

    - En-tout-cas, pas le moindre signe de danger ou de mew-aqua, lança la mew-mew aux caractéristiques volatiles.

       Minto Aizawa, Retasu Midorikawa et Pudding Fong – les trois autres mew-mew – s'étaient dispersées silencieusement au cours de l'échange qu'avait eu l'alien avec les deux autres. Pudding, sautait d'un mur à un autre, tandis que les deux autres analysaient ce qu'il restait encore alentours. Pai, jusqu'ici, n'était pas entièrement certain de son hypothèse, mais il soupçonnait ses ennemis d'avoir la capacité à réagir au mew-aqua. L'intervention de Minto le lui avait confirmé. Au moins, même s'il ne savait pas ce qu'il s'était passé ici, il pourrait repartir avec de nouvelles informations.

    -Et cet incendie n'a laissé aucun indice, intervint à son tour la jeune Pudding d'un ton maussade.

       Visiblement, aucun des deux camps n'arrivait à comprendre ce qui s'était passé ici. Pourtant, ils étaient présents en ce même lieu. La vision de Pai lui revint à l'esprit et un léger frisson parcourut l'entièreté de son échine. Quoique cela ait bien pu être, le phénomène avait été assez puissant pour que les deux camps s'en intéressent.

       Un cri de surprise arracha à nouveau Pai de ses pensées. Elle venait en direction d'un mur, non loin de là où se trouvaient Zakuro, Ichigo et lui. Il s'agissait sûrement de Retasu  Ses alliées, elles aussi surprises, coururent en sa direction, en alerte. Pris par le mouvement, l'alien se surprit à les suivre et, tout comme elle, il fut surpris de retrouver la jeune femme agenouillée et en pleurs, tenant l'une de ses mains, les yeux exorbités d'horreur.

    -Tout ce sang, chuchota-t-elle entre deux sanglots.

       Pai fronça ses yeux, quelque peu déboussolé. Avait-elle eu une vision similaire à la sienne ? Spectateur de la scène, un peu en retrait, il vit Zakuro s'approcher de la jeune femme en tenue verte et poser une main compatissante sur son épaule. Retasu se jeta presque aussitôt dans les bras de l'aînée, racontant l'horreur dont elle avait été témoin et confirmant les soupçons de Pai. Comment avait-elle eu cette vision ? Elle ne sut pas le dire. Quoiqu'il en soit, un événement avait bien eu lieu entre ses ruines fumantes, suffisamment horrible pour être signalé auprès des deux camps.

       Zakuro voulut se tourner vers Pai pour savoir quelque chose. Quoi ? Elle ne savait pas ? Mais une réponse quelconque. Mais alors qu'elle se tournait en sa direction, elle n'aperçut que le mirage de son ennemi disparaissant vers cet ailleurs. L'ennemi était rentré et, hormis cette vision, rien n'était à signaler.


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